Contrat première embauche.

Publié le par pascal terrasse

Le PS et le PC prêts pour la bataille parlementaire. Extrait du Figaro

 


 

Chez les socialistes, certains mettent en garde contre les «amendements ridicules». Sophie Huet [26 janvier 2006]

SOUDÉE dans son combat commun contre le contrat première embauche (CPE), la gauche n'a pas encore défini sa stratégie parlementaire pour combattre la mesure. A l'instar de François Hollande et de Jean-Marc Ayrault, de nombreux députés PS semblent décidés à ne pas déposer d'amendements «ridicules» contre le volet CPE du projet de loi sur l'égalité des chances. «C'est le genre de bataille où il ne faut pas d'amendement dérisoire», estime Claude Bartolone, qui souhaite que «chaque amendement donne du sens à notre projet» pour 2007. De même, Pascal Terrasse, l'ancien porte-parole du PS dans la bataille contre la réforme Fillon sur les retraites, pense qu'il ne faut pas livrer une bataille «d'amendements de virgules ou de parenthèses». «Je souhaite une méthodologie d'amendements de fond, sérieux, contenant des propositions, car avec la jeunesse on n'a pas le droit de rigoler», explique le député de l'Ardèche, qui invite ses collègues à «ne pas faire de l'incontinence verbale» sur ce qu'il croit être «la dernière grande loi de la législature».


Le PC utilisera «tous les moyens»

Jean-Marie Le Guen fait remarquer que «le travail du Parlement est aussi de suspendre le stylo du législateur», ce qui requiert «une opposition très forte pour poser, par voie d'amendements, des questions précises sur le démantèlement du droit du travail». Jean Le Garrec est également favorable à ce qu'il y ait «un nombre limité d'amendements sur le fond».


D'autres députés PS sont plus flous sur la nécessité, ou non, d'engager une véritable guérilla dans l'hémicycle contre le CPE. «Notre rôle d'opposant est de nous opposer par tous les moyens parlementaires», déclare Jean Glavany. «Il y aura le plus grand nombre possible d'amendements pour retarder le vote du texte», assurent Bernard Roman et Arnaud Montebourg. Un exercice auquel les députés PS sont parfaitement rodés puisqu'ils n'ont pas hésité à déposer l'automne dernier 14 000 amendements (le record absolu sous la Ve République) pour défendre le maintien d'un bureau de poste par commune concernée par la réforme des activités postales.


Le président du groupe communiste, Alain Bocquet, parle, lui, de «150 amendements» de son groupe contre le CPE. Mais le député du Nord ajoute : «Nous utiliserons tous les moyens pour dénoncer la création d'emplois jetables.» Et le bouillonnant Maxime Gremetz promet de «mener bataille jour et nuit dans l'hémicycle». Comme pour la réforme des retraites, le PS pourrait donc être à nouveau débordé sur sa gauche par l'activisme parlementaire du PCF.


Mardi, les députés PS et PCF ont quitté la salle de la commission des affaires sociales, qui examinait le projet de loi sur l'égalité des chances. Ils entendaient ainsi protester contre l'attitude de Jean-Louis Borloo, qui a quitté la salle après son audition sans attendre les questions des députés.

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