ma position sur la constitution

Publié le par terrasse







Lionel Jospin puis Jacques Chirac viennent de dire la même chose : on ne peut pas se dire européen et voter non au référendum sur la Constitution. Que leur répondez-vous ?

Ce qui m'a choqué, c'est d'entendre dire que le oui de gauche est compatible avec le oui de droite. C'est une grave confusion politique. Si ce traité est libéral ­ et il l'est ­, comment va-t-on, nous les socialistes, expliquer demain aux Français que nous avons un projet alternatif ? Comment allons-nous expliquer que nous sommes différents, alors que nous aurons porté cette Constitution qui nous conduit vers une catastrophe en matière d'emploi en Europe. C'est une erreur politique majeure. Je ne comprends pas que des socialistes puissent feindre de ne pas comprendre que cela nie leur identité.

Le oui de gauche et celui de droite sont donc incompatibles ?

S'ils sont compatibles, alors expliquez-nous que le clivage gauche-droite a disparu, que c'est la fin de la politique, que les citoyens n'ont plus qu'à rentrer chez eux et à laisser faire les marchés.

Les adhérents du PS ont pourtant largement approuvé ce traité en décembre 2004...

Il y a confusion dans l'esprit de certains de mes camarades sur le plan de l'identité socialiste. Le oui des deux rives mènera à la dérive.

La plupart des socialistes européens sont également favorables à cette Constitution...

La social-démocratie européenne fait une erreur historique. Il va y avoir un travail de fond à refaire pour la ramener sur ses véritables objectifs, qui devraient être la protection de l'emploi, des salariés et du modèle social et non pas la complicité avec la libéralisation forcée de l'Europe.

Cette Constitution, disent ses partisans, est un cadre général qui marque des progrès et à l'intérieur duquel pourront être menées des politiques de droite ou de gauche. C'est faux ?

Oui, c'est faux ! Aucune Constitution ne fait des choix politiques partisans. Or quand la concurrence non faussée est érigée au rang d'objectif de l'Union au même titre que les droits fondamentaux de la personne, c'est une aberration. La concurrence non faussée, c'est la mort de l'action publique et du service public.

Une victoire du non n'affaiblirait-elle pas la France ?

On nous dit que le non va créer la crise en Europe. Mais c'est la crise en Europe qui fait monter le non en France. Cela m'a choqué d'entendre le chef de l'Etat dire aux Français : si vous ne votez pas oui, si vous ne vous alignez pas, nous allons perdre notre influence. C'est du chantage. Et je n'avais jamais remarqué que pour gagner en influence il fallait d'abord s'agenouiller.

Une victoire du non ne provoquerait-elle pas une crise grave au sein du PS ?

Le problème est plus grave si le oui l'emporte. Dans ce cas, il y aura non seulement un problème à l'intérieur de l'électorat socialiste, mais aussi avec les autres formations de gauche. Alors que si le non l'emporte il n'y aura pas de problème avec celles-ci. Le problème sera plus délicat si le oui l'emporte, parce qu'il faudra alors re-rassembler toute la gauche en un an et demi pour la présidentielle. Nous allons faire la démonstration que le oui divise la gauche et que le non la rassemble.

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